t f y v
_

Arkhenspaces : l’organisation des Nspaces

 

 
 

Espace : ensemble à 3 dimensions
Enspace : ensemble à 4 dimensions (temps et espace)
Nspaces : ensemble à n dimensions

L’homme (nature humaine) doit être au cœur de l’architecture car nous construisons pour des hommes.
L’homme doit vivre dans l’architecture et parfois vivre l’architecture elle-même.
Chaque homme est à la fois acteur et spectateur dans le monde.

L’architecture caractérise depuis toujours la création d’un espace dans l’espace. A la différence de la construction, l’architecture en tant qu’art doit stimuler chez le promeneur, spectateur d’espaces, des sensations originales. Elle doit le surprendre, interpeller sa curiosité, ouvrir ses sens et l’inviter à prendre part à l’œuvre afin de la parachever.
Sereine ou dynamique elle doit stimuler un état au spectateur, l’interpeller ou au contraire dans certains cas s’effacer, se faire oublier.

L’espace d’hier n’est plus le même qu’aujourd’hui. Après le passage de 2 dimensions (architecture essentiellement de façade) à 3 dimensions (notion de volume et d’espace) puis à 4 dimensions (intervention du temps et notion de parcours à partir du début du 20e siècle) l’architecture se conçoit aujourd’hui en n dimensions. Elle organise et favorise le lien des différentes dimensions actuelles (espace public, privé, TV, Internet, connexions virtuelles etc…).
Un individu est, sans en avoir conscience, en permanence en liaison avec divers espaces réels et virtuels grâce entre autre aux nouveaux moyens de communication individuels (téléphone portable, ordinateur…) ou collectifs (écran vidéo dans la ville, panneaux électroniques…).
Une architecture d’aujourd’hui ne peut donc plus se contenter d’une organisation en 4 dimensions. Elle doit traiter avec la complexité de notre époque : monde multi facettes. Elle doit proposer des points de vue forts, que ce soit par la mise en relation des individus dans et avec ces n dimensions (liaisons) ou au contraire par une extirpation hors de ce nœud ‘communicationnel’ (déliaison). Cette déliaison devra offrir à l’homme, parfois perdu dans ce flot de données, une conscience d’un retour à l’ici, au maintenant, aux simples évidences : passer du statut d’acteur dans l’nspaces à celui de spectateur.
Cette démarche semble être un point de départ pour une ‘régénération’ régulièrement nécessaire à toute lucidité d’un être au monde, dans le monde réel. (En vu pourquoi pas d’y attirer ensuite un ou des ailleurs !)
Il faut avoir conscience de sa bulle pour pouvoir mieux appréhender les autres bulles.

L’architecture est à la fois contenant dans un contexte et contenu en relation avec son contexte.

L’architecture doit provoquer, produire chez le spectateur une impression, une sensation de et dans la matière nspaces. Elle doit dialoguer avec son contexte en tirant profit et en organisant les n dimensions extérieures. Elle se fait ainsi parfois présente et émet un ensemble d’impressions nouvelles au spectateur qui accepte ou non de les recevoir (à la manière d’un chaton qui choisit d’expérimenter l’espace dans tous les sens) et elle s’efface parfois offrant une neutralité nécessaire dans bien des lieux.
Dans tous les cas l’architecture doit pouvoir être appropriée par les usagers, elle ne saurait imposer une vision unique. Chaque individu, spectateur, doit participer à son achèvement : la faire vivre.

L’architecture d’un bâtiment n’est pas abstraite parce que toujours en relation avec un contexte. S’il est possible de déplacer une œuvre d’art (musique, art plastique, littérature…) il n’est pas encore possible, dans la majorité des cas, de déplacer un bâtiment. En considérant comme architecture la sensation, l’émotion, le ressenti, la vie des usagers permanents ou occasionnels dans l’nspaces ; ce ressenti ne peut pas faire abstraction du contexte préexistant ou nouvellement modifié. L’ensemble (incluant l’architecture) doit pouvoir en permanence se réinventer.

L’architecture ne doit plus se figer, elle doit plus encore que le roseau se mouvoir dans l’nspaces. Ce ‘mouvement’ se fera avec, dans, ou par rapport au contexte. Elle devra vivre par la présence de ses usagers et spectateurs mais également indépendamment d’eux. Elle s’exprimera ainsi davantage à la manière d’un volcan ou d’un océan (vie intérieure – tantôt agitée, tantôt calme – et vie due à l’environnement extérieur) que d’une montagne ou d’un lac (vie essentiellement liée à l’environnement extérieur). Elle doit animer l’image de nos villes.

L’architecture quand elle existe est l’intermédiaire actif ou passif entre l’homme et le monde. Elle enveloppe la ou les bulles individuelles dans un ensemble plus large, elle les protège tout en les mettant en relation entre elles et avec d’autres ensembles dans les univers invisibles et visibles.
Elle doit proposer en tant qu’art un décalage de la perception, une impression et nouvelle appréhension de et dans l’nspaces.

Face à cet éclatement des dimensions l’architecte doit proposer de remettre de l’ordre et d’organiser l’ensemble des connections et des déconnections.
L’architecture doit s’adapter à son époque, au monde, au tout, et rappeler certains éléments ‘primordiaux’ comme « l’être », le « là » et « l’ensemble ».

L’architecture se perçoit à travers divers prismes :
- artistique : offrir au plus grand nombre des lieux moins attendus, moins monotones et plus originaux ; des impressions uniques, nouvelles, réinventées et recommencées. [« La beauté sauvera le monde » Fédor Dostoïevski.] Si la beauté ne sauvera peut être pas le monde, l’absence de beauté l’anéantira.
-social : participer à la mise en relation des individus entre eux aux travers des multiples espaces, œuvrer pour la collectivité, pour le bien être de chacun dans le respect de tous.
- technique : l’architecture est un art de contrainte ; la plus importante étant toujours la gravitation. Des belles images doivent devenir réalité (et non rester virtualité), il faut pour cela prendre en compte l’ensemble des éléments techniques et des données contextuelles réelles. Ces données doivent en alternance s’effacer et revenir à l’esprit de l’architecte, une architecture inconstructible restant une architecture de papier. Défier la technique (pour la faire avancer) en n’oubliant jamais qu’un bâtiment doit avant tout répondre à un ensemble de contraintes élémentaires (pérennité, étanchéité…).
- le développement durable : en ayant en permanence à l’esprit que l’on construit pour le mieux être, pour le futur donc pour un environnement en devenir et pour le respect de notre planète qui sera celle des générations suivantes.

Perturber l’évidence des horizons
Surprendre, déconcerter
– paysages imbriqués –
Faire contempler là autour ailleurs
Défaire
Et proposer l’expérience d’un poème en mouvement

 
Eric Cassar 2006
 

Partager

Twitter Facebook Del.icio.us Digg LinkedIn StumbleUpon